
La Boîte à outils
La mobilité des artistes
comment
ça marche?
Les fiches : comment ça marche ?
La Tool Box eLo se compose de fiches qui recensent des pratiques vertueuses dans les principaux domaines d’activité des institutions culturelles du territoire. Ce sont des outils pratiques qui sont censés vous aider à faire des choix très pratiques…
Elles peuvent être parcourues juste via les grands titres (si ça vous suffit) ou analysées dans les moindres détails (en cliquant sur les triangles).
Pour chaque pratique suggérée, quatre options s’offrent à vous : “déjà fait”, “à faire”, “reporté” ou “pas pour nous”. Il est conseillé d’échanger avec vos collègues et surtout avec votre direction pour vous accorder sur les actions à mettre en œuvre.
Une fois vos choix effectués, vous pouvez générer un PDF personnalisé. Après avoir rempli quelques informations complémentaires, vous obtiendrez un mémo pratique à afficher dans votre bureau, la cuisine ou les couloirs… Ce mémo contiendra uniquement les actions que vous aurez tagué “A faire” (donc celles que vous souhaitez entreprendre à court terme).
Le bouton pour générer le PDF se trouve à la fin des actions possibles.
Des fiches seront ajoutées au fil du temps cette année…
La mobilité des œuvres et des artistes est une source très importante d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de pollutions, notamment parce qu’on fait venir des artistes et équipes de très loin et aussi parce que les tournées ne sont pas organisées.
Cette mobilité a augmenté de manière phénoménale au cours des dernières décennies avec le progrès technique (on peut voyager vite et loin) et l’internationalisation de la scène artistique. Ses émissions ont également augmenté à cause de décors et de scénographies de plus en plus impressionnantes et lourdes, des clauses d’exclusivité et du fait que les tournées ne sont pas encore toutes rationalisées…
L’empreinte de la mobilité des artistes et des œuvres sur le bilan environnemental des institutions dépend surtout de la programmation (plus ou moins internationale) et de sa situation géographique (ville, périphérie, campagne).
À titre indicatif et en moyenne, les déplacements des artistes et des œuvres représentent (selon le Shift Project) :
- jusqu’à 72% des émissions de GES d’un théâtre en périphérie
- ou 49% des émissions du festival In d’Avignon.
Rappels :
- Vous avez jusqu’à 2050 pour atteindre le « zéro émission » (soit environ 80% de baisse de vos émissions de GES). Vos objectifs doivent être progressifs et gérables : ni trop modestes, ni trop ambitieux.
- Les émissions de GES ne sont pas le seul problème de la mobilité : attention aussi à la pollution, l’artificialisation des sols, la disparition de la biodiversité…
- Ce que vous perdez en temps de réflexion au début, vous le gagnez en efficacité et bien souvent en budget par la suite.
- La mobilité des artistes est un sujet très sensible parce que sans elle, on perd contact avec un pan très important de la création. Par ailleurs, priver les artistes (et a fortiori des pays émergents) de la possibilité d’une diffusion européenne est problématique. Enfin, la « survie » professionnelle de nos artistes locaux dépend aussi des échanges qu’ils font avec des pays étrangers. Il s’agit sur ce point de prendre des décisions les plus équilibrées et justes possibles…
On dispose de trois leviers pour installer peu à peu de nouvelles mobilités pour les artistes et les œuvres :
- Réduire la demande (la « sobriété »), avec une programmation plus locale et des tournées mieux organisées ;
- Inciter les artistes (et leurs œuvres) à prendre moins la voiture et plus d’autres modes de transport (c’est le « report modal ») ;
- Améliorer le taux de remplissage des véhicules.
Les leviers d’actions possibles
Vous pouvez commencer par évaluer la situation :
- quels sont les moyens de transport utilisés par les artistes en moyenne, sur un an ? quelles sont les raisons qui les poussent à venir en voiture ?
- estimer votre situation : est-ce que mon institution peut être atteinte à pied ou en mobilité douce ? par les transports en commun ? est-ce qu’elle possède un parking ? etc.
- en tirer des leçons sur vos priorités et sur vos leviers d’actions possibles.
En fonction de cette évaluation, vous pouvez mettre les premières mesures en place, en choisissant les plus simples et efficaces parmi les suivantes :
Remplacer les voitures thermiques de votre structure
qui servent notamment à chercher des œuvres ou des artistes, par des électriques, mais uniquement lorsqu’elles sont arrivées en fin de vie.
Si possible, partager des voitures avec d’autres structures proches, dans le territoire.
Aller chercher les artistes à la gare à pied ou en vélo taxis pour les sensibiliser à votre démarche.
Vous pouvez par exemple augmenter la part des artistes locaux dans la programmation
, ce qui baisse les distances à parcourir et permet de faire vivre le territoire. Vous pouvez établir un pourcentage prédéfini chaque année.
Interdire les logiques d’exclusivité (clauses d’exclusivité).
En plus d’être un système archaïque avec peu de sens, elles obligent les artistes à des tournées qui ne sont pas cohérentes.
Rationaliser les tournées en collaborant avec les autres institutions du territoire.
Vous pouvez par exemple utiliser CooProg pour le spectacle vivant en Europe.
Mettre à disposition des artistes, un stock / une matériauthèque qui peut leur dispenser de transporter de lourds décors ou des costumes.
Comme il n’en existe pas pour le moment dans notre territoire, rendez-vous sur nos petites annonces pour chercher et échanger du matériel !
Favoriser les reprises / rediffusions de spectacles
: lorsque vous savez qu’un·e artiste passe dans la région, vous pouvez lui proposer de venir jouer un de ses anciens spectacles (quand cela est possible) ou bien lui proposer une rencontre avec les publics ou encore une résidence. Profiter mieux de la présence des artistes sur le territoire a des bénéfices pour les artistes, pour vous et surtout pour les publics ! Là encore, vous pouvez utiliser CooProg pour être averti.es des artistes en spectacle vivant qui vont passer près de chez vous (quel que soit le type de votre structure).
Privilégier les accueils longs pour les artistes qui viennent de loin
, en organisant avec d’autres structures, des résidences, des interventions, des rencontres. Cela permet non seulement de rentabiliser le voyage mais aussi :
- de faire des économies (en partageant les frais de voyage avec les autres institutions du territoire),
- de renforcer les liens avec les autres structures et les artistes,
- mais aussi de permettre à plus de public d’avoir l’occasion d’une rencontre,
- et pour les artistes, d’augmenter la rentabilité de leurs voyages !
Là encore, vous pouvez utiliser CooProg pour être avertis de la présence des artistes du spectacle vivant.
Interdire les moyens de transport très carbonés
(voiture en solo ou avion), quand il existe une offre de train raisonnable en parallèle.
S’il s’agit d’un voyage en train longue distance, vous pouvez proposer une 1ère classe si le voyage excède une durée de 5 heures afin d’inciter à prendre ce moyen de transport.
Proposer des vélos aux artistes en résidences, ainsi que des plans des pistes cyclables.
Au Luxembourg surtout, vous pouvez insister sur la gratuité des transports en commun en leur fournissant les horaires des trains et bus (Mobiliteit).
Adapter les horaires de répétition et de spectacles à des horaires compatibles avec les derniers trains / bus.
Supprimer les parkings voiture
(mais si on les supprime, c’est pour tout le monde : le/la Responsable ne peut plus non plus avoir de place !).
Communiquer sur les autres possibilités de transport
: afficher les horaires et plans de train ou encore des isochrones (qu’on peut réaliser ici par exemple), qui comparent les temps de trajet en fonction de différents moyens de transports.
Exemple d’isochrone qui montre la zone qu’on peut atteindre à pied depuis la KulturFabrik de Esch, en 30 minutes :
Communiquer sur le coût carbone de la voiture
(sans toutefois culpabiliser les artistes) et sur les possibilités qui s’offrent à eux/elles.
Organiser des fresques de la mobilité pour les artistes qui le souhaitent.
Favoriser et organiser le co-voiturage des artistes avec les personnels
: installer sur place, un panneau qui les met en relation. En plus, ça crée du lien avec l’institution !
-
Les dispositifs mis en place sont-ils efficaces ? sont-ils utilisés ? sont-ils bien perçus ?
-
D’autres dispositifs seraient-ils à mettre en place ?
-
Quels sont les inconvénients et co-bénéfices de ces changements en termes de collaborations avec les institutions du secteur, de nouveaux prestataires, de relation avec les artistes ?
La mobilité est un point sensible pour les artistes, mais important pour nous. Il est donc nécessaire de communiquer sur d’éventuelles restrictions, qui pourraient être mal perçues et d’ouvrir la possibilité d’un dialogue.
des actions
"A faire"
Je personnalise mon PDF avec mon nom et mon logo (c'est facultatif) :
J'upload mon logo
(taille recommandée : 2 Mb)
Les ressources
-
L’ouvrage d’Aurélien Bigo, Voitures, Fake or not ? aux éditions Tana
-
Un article du Devoir
-
Le site du ministère de la culture en France
… Vous pouvez consulter la rubriques des liens utiles.
La boite à outils de DéDé
Ce qui suit est une ébauche d’outils pour vous aider à mettre en place ces actions. Ce ne sont que des propositions indicatives. Si vous en avez les moyens financiers et humains, faites-vous aider par des professionnel·les de l’évaluation, des études, de l’environnement, etc. Là aussi, tant que faire se peut, il vaut lieux privilégier le savoir-faire local !